Aujourd'hui j'inaugure l'interview un peu décalée, un peu provocatrice, un peu poil à gratter. Parce que le lisse m'ennui et parce qu'il faut mettre bas toutes ces idées reçues.
Béatrice de Bebobio a osé ouvrir le bal et je l'en remercie.
Telle Qu'elles : Papier svp ! Nom, prénom, date de naissance !
Béatrice Michaux : Béatrice Michaux, née le 30.08.1973, mariée, 2 garçons de 3 ans et demi et 2 ans et une fille, ma société Bebobio, 1 an.
TQ : A part faire des enfants, tu as fait quoi avant ? Genre t’as fait des études ?
BM : J’ai appris à lire et à écrire… Après j’ai fait une maîtrise de droits des affaires et un DESS de propriété industrielle (en clair, la protection de l’immatériel, droits d’auteur, marques, brevets…). J’ai travaillé comme juriste dans le groupe N°1 mondial des cosmétiques parce que je le vaux bien puis j’ai créé le service juridique d’un groupe à taille plus humaine (juste 400 personnes) où je travaillais beaucoup sur les lignes de vetements et accessoires sous licence.
TQ : OK. T’as fait des sacrées études même. Ca calme. Mais pourquoi t’as quitté un super boulot pour galérer avec ton site ? Parce qu’on m’la fait pas. Quand on commence à être à son compte, c’est pô simple ?
BM : A 30 ans, mon chéri m’a proposé un super voyage de noces de 3 ans dans le Caucase…où j’ai fait plusieurs choses comme apprendre le russe, donner des cours de droit à la fac, créer un site internet pour développer le tourisme (!), écrire un roman, faire 2 bébés et réfléchir à la vie en general et à ma vie en rentrant en France en particulier… C’est comme ca que j’ai pris le temps de créer Bebobio. A mon retour, j'étais au chômage, donc rien à perdre pour me lancer dans une nouvelle aventure : la création d’entreprise.
TQ : Ca a l'air bien. Finalement je vais m’y mettre. Mais entre nous, tu y crois vraiment ? J’veux dire quand penses-tu pouvoir en vivre ? Ou du moins te verser un salaire ? Parce que derrière tout ça il y a une réalité économique !
BM : Franchement, si je n’y croyais pas, je ne l’aurais pas fait ! Je ne regrette pas ce choix une seule minute ! OK c’est la big crise, mais je crois que mon concept original est dans l’air du temps : de beaux produits à l’intérieur et à l’extérieur dont on connait les conditions de fabrication, la personnalisation pour rendre unique chaque vêtement et jouer avec les mots ! Mon CA et moi-même progressons chaque mois, j’ai des bons retours des clients et des médias, j’apprends des tonnes de choses dans tous les domaines chaque jour et ca j’adore, pas de routine…J’espère commencer à me payer cet été, soit 1 an après le début des ventes. C’est aussi un choix de vie : tant pis si je n’achète pas les dernières N_k_ à mes enfants (ou plutôt tant mieux d’ailleurs) mais on joue ensemble tous les jours après l’école ; tant pis si on n’emmène pas les enfants en vacances au C_ _ b M_d (ou tant mieux d’ailleurs) mais on rencontre des gens super en faisant des échanges d’appart et on les fait voyager quand même…
TQ : Je suis bluffée. Il paraît aussi qu'il y a plein de nénettes comme toi qui assurent. Ce mouvement des Mompreneurs alors c’est pas du chiqué ! Y a des vrais gens derrière. Mais vous faites quoi ?
BM : Y’a des vraies entrepreneurs surtout, 250 femmes réunies en moins d’un an. Notre association a plusieurs objectifs : partager nos préoccupations, nos expériences, nos bons plans, aider celles qui veulent se lancer, mutualiser nos coûts, monter des opérations de communication ou de marketing communes, bref exister sur une scène économique morose…et pour tout ca on a déjà monté un groupe facebook où ca fuse, un forum, un blog, le site mompreneur-shopping.com pour montrer toute la diversité des mompreneurs : des produits pour bébés aux sous vêtements hyper sexy, des cosmétiques naturels aux services pour se simplifier la vie, des livres pour enfants aux bijoux…
TQ : La solidarité féminine existe alors ? Que des bonnes nouvelles ! Béatrice maintenant qu’on te connaît mieux, quels seraient tes conseils en tant que femme, maman, et entrepreneuse pour se lancer dans l’aventure du e-commerce tout en gardant un équilibre de vie ?
BM : Oser se lancer sans écouter les mauvaises ondes, ne pas rester isolée, y croire chaque jour mais rester lucide, avoir le soutien total du reste de la famille, apprécier ses petits bonheurs quotidiens, s’appuyer sur de bons partenaires (comme Oxatis, of course…)
Voilà ! J'espère que vous aurez appris des choses. Moi oui. A savoir notamment que créer son business sur internet ce n'est pas un caprice de bonne femme (ou de bonhomme) en mal d'activité. C'est un vrai boulot mais avec de nouveaux codes.
A celles (ceux) qui souhaitent passer à la moulinette, n'hésitez pas je suis preneuse.
Bon Lundi